Fidélité et Mission

Publié le par MICHEL



croix-St-Damien.gifLj--suites.jpge Père Peter Phan, Jésuite américain d'origine vietnamienne, intervenait récemment au Symposium international

"un monde globalisé,
une église globalisée ?
prospectives de la tradition catholique franciscaine"
organisé par la Franciscan School of Theology de l'Université de Berkeley en Californie les 6 et 7 octobre dernier ; c'est à lui que revint la charge de prononcer la conférence d'ouverture.

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Le double patronage d'Ignace de Loyola et de rançois d'Assise nous semble bien augurer de la pertinence et de la solidité de la reflexion engagée sur la Mission de l'Eglise de notre temps.
(On trouvera en bas de page, des références pour une meilleure connaissance du Père Phan)

Première partie : fraternité et responsabilité

Selon lui, il est fondamental de bien articuler :
  • globalisation
  • christianisme mondial
  • mission chrétienne
pour permettre un nouveau visage de l'Eglise témoignant aujourd'hui de l'amour et de la présence du Christ dans ce monde-ci.

Le théologien est invité à penser autrement dans le contexte actuel et dans la perspective du futur de la mission de l'Eglise en dialogue constant et fraternel avec les autres religions et les traditions spirituelles.

A la base de la doctrine sociale de l'Eglise se trouve la conviction selon laquelle l'homme est invité par Dieu à participer à l'oeuvre créatrice : il est co-créateur.

Cette vision exclut d'emblée une conception trop statique d'un homme simple défenseur et serviteur d'un ordre abstrait intemporel et fixé arbitrairement par le menu par un Dieu parthénonien.

La globalisation doit prolonger cette dynamique et la construction de la justice et de la paix dans les relations internationales.

Or, le modèle dominant d'un capitalisme mondial néo libéral, se sentant survivre au socialisme et au communisme qui ont, selon lui fait faillite, oriente la globalisation dans un sens différent ne plaçant guère l'homme co-créateur, sa liberté, son sens de la fraternité et de la solidarité au centre.

C'est pourquoi les chrétiens peuvent et doivent rejeter les projets néo-libéraux de globalisation et tenter de proposer une alternative autour des valeurs dynamques de fraternité et responsabilité.

Il s'agit donc de penser autrement la marche du monde, de façon locale et globale, dans l'articulation des contributions des différents partenaires, Etats, organismes intergouvernementaux, multinationaux, notamment non gouvernementaux.

Deuxième partie : fidélité à Pâques
Le chrétien peut en effet se méprendre sur le sens véritable de la fidélité et n'y voir que la conservation d'un héritage prestigieux et admirable alors qu'elle comporte en réalité avant tout une démarche continue : elle est un chemin non une pause ou une inertie.

Un discernement est évidemment important
mais ce qui vérifie d'abord qu'on demeure ouvert à la vie du Christ
c'est précisément d'être vivant et non pas momifié.

Pâques c'est le passage par excellence : le dynamisme pascal qui se prolonge dans le temps de l'Eglise est fidèle et fructueux s'il permet à tous et à chacun de passer d'une vie à une autre d'une existence à une autre, à tous les plans, y compris matériel.

D'une certaine façon, le péché est avant tout un blocage : cela ne passe pas ou plus.

Le discours dominant de la hiérarchie catholique actuelle est marqué par la tonalité de la nostalgie dans un style très platonicien dans lequel la fidélité consiste à défendre bec et ongles un ordre menacé et même à le restaurer une fois qu'il est mis en question.

Dans une perspective davantage biblique
en phase avec les sagesses orientales,
il s'agit plutôt de construire et de faire advenir,
ce qui suppose l'exode et le "passage" !

Cheminer et traverser des étapes
Se refuser à cela signerait l'arrêt mortel de notre démarche.

Le risque premier pour l'Eglise est de demeurer centrée sur elle-même au lieu d'aller au large, de briser avant même qu'elle ne se soit mise en place, la chaîne de solidarité avec tous les autres. Ce repli sur soi et sur ses certitudes constitue une véritable infidélité à l'appel du Christ.
Le risque premier pour l'Église
est de demeurer centrée sur elle-même
au lieu d'aller au large

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voir : Evangélisation et pluralisme des cultures (challenges et défis)  (En Anglais)
voirQui est Peter Phan ?
voir  :  Peter Phan Crossé


 

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