Le langage de la vie ferait il peur ?
Echange avec Philippe à partir d'un commentaire
Voici (en rouge) le commentaire reçu de Philippe à propos de l'article d'hier :
Sida : le cri des pauvres !
et paragraphe par paragraphe, mes réponses (en bleu)
(on sait que traditionnellement le rouge est la couleur des corrections des maîtres d'école !!)
Pour comprendre le dialogue, il faut savoir qu'il y a deux façons de "traiter" les commentaires sur un blog
- la modération "à priori" : dans ce cas, les commentaires ne peuvent paraître que s'ils ont été acceptés par le "modérateur" (auteur) du blog.
l'avantage est que ce dernier maîtrise absolument ce qui est publié sur son blog ; on peut regretter la liberté totale d'expression que permet l'autre façon de traiter les commentaires :
- la publication systématique : dans ce cas, tous les commentaires envoyés sont publiés quel que soit leur contenu et sans intervention du modérateur.
Pour mon blog, j'ai choisi,comme beaucoup d'autres la "modération à priori" comme je m'en explique ci-dessous.
"Vivre, faire Vivre", un blog vassal du site de Golias ?
Golias s'est contenté de reproduire (lui aussi) le témoignage du Père Bouchaud
dont l' "original" est directement accessible sur le site des Fils de la Charité.
En 3 minutes, j'ai pu le trouver à l'adresse suivante : http://www.filsdelacharite.org/
Il s'agit d'un édito.
Nous allons vraiment finir par nous convaincre
- si un doute est encore permis -
que Golias fait office d'AFP pour ton blog.
Il m'arrive bien souvent dans ce blog de citer des textes
- soit que j'estime qu'ils sont bien mieux écrits que ce que je pourrai faire
- soit parce que ces textes font autorité ou que leur auteur est reconnu
- soit parce qu'ils sont des "témoignages" à respecter comme tels..
Effectivement c'est en lisant Golias que j'ai trouvé le texte du Père Bouchaud et comme Golias il est vrai, j'ai immédiatement décidé de le publier.
Comme toi j'aurais pu le trouver ailleurs ! mais quelle importance.
Quant à la question de savoir si "Golias" est mon AFP ou si mon site est "vassal" de Golias, elle est récurente voire lancinante dans tes commentaire et très largement partisane...
Oui, je lis Golias et j'envoie des commentaires, comme le lis le Figaro et la Croix où j'envoie aussi des commentaires, je lis aussi l'"Osservatore Romano" et pas mal d'autres..
Je tiens à garder ma liberté quant au choix de mes sources, et je la garde.
Je pense que Golias a beaucoup évolué ces dernières années en apportant des éléments de réflexions beaucoup plus documentés et travaillés et comme d'ailleurs sur les forums de "LaCroix" il y a sur les forums de Golias des commentaires fort pertinents et instructifs.
Quand je renvoie mes lecteurs à Golias ou à "La croix" c'est aussi un moyen des les orienter vers ces forums où il y a toujours matière à réfléxion...
Ensuite, puisque tu titres sur le Sida,
la publication du seul paragraphe 6 de cet édito aurait été suffisante
(avec un lien vers l'édito original).
Evidemment, cette publication devait s'accompagner d'une réflexion personnelle ! :
a part le lien vers Golias,
il n'y a aucun apport dans cet article.
Je te remercie pour tes conseils concernant la rédaction de mes articles : je les prendrai en compte mais jusqu'à nouvel ordre, c'est moi qui les rédige :
- j'ai gardé le titre sur "le Sida" car il m'a paru très intéressant que la question du Sida soit envisagée dans un cadre plus vaste : celui de la vie affective conjugale et sexuelle qui ne peut se réduire à la question du Sida mais qui chez les plus pauvres est dominée par l'existence de la maladie.
- je récuse l'évidence de la necessité d'une réflexion personnelle : pourquoi faut il toujours que par le "commentaire" un auteur s'approprie les faits et se rende maître de leur signification ?
Le "Témoignage" est à la fois geste parole et commentaire : il se suffit à lui-même et il n'est pas question que sa force et la puissance de son expression soit récupérée ou instrumentalisée par quelque théorie que ce soit.
Il m'a paru necessaire que mes lecteurs soient mis devant ce témoignage qui est plus à lire et à relire, à méditer, voire à contempler qu'à donner lieu aux logorhées habituelles
Dans cet article il y a dans toute sa force l'apport d'un témoignage fort sans aucune altération...
Pourquoi a-t-on si peur de ces tranches de vies porteuses de Parole lorsqu'elles s'expriment avec autant de force et de vérité, la vérité étant ici l'enracinement dans les faits ?
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Ensuite, en réponse au Père Bouchaud, on peut poser cette question :
- sachant qu'un préservatif n'est pas fiable à 100%
(à cause de sa fragilité, nonobstant tout vice de fabrication),
quel est l'homme (ou la femme) infecté par le VIH
qui ose prendre le risque de contaminer son partenaire ?
Ne suis-je pas le "gardien de mon frère ?" (Caïn, Gn 4)
"Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu." (v. les synoptiques)
Ici je ne peux te suivre sur deux points :
- les discussions sur l'efficacité ou la porosité du préservatif dans lesquelles certains évêques ont même plongé sont fatigantes : il faut écouter les professionnels et ceux ci sont unanimes pour dire que dans des conditions normales d'utilisation, le préservatif est efficace à plus de 99%...
A supposer qu'il reste un risque à hauteur de 0.5 ou 1 pour cent...
cela justifie t il que l'on se prive de l'avantage de sauver des vies à 99% et plus ?
- il m'est difficile d'accepter cette façon d'utiliser une citation de la Bible prise hors de son contexte, rapprochée d'une autre citation prise dans un autre contexte et lue aussi hors de son contexte pour venir au secours d'un discours qui vient d'ailleurs...
Ce n'est pas une façon honnête de traiter la Parole de Dieu.
Mais pour que cette objection d'inspiration biblique puisse être discutée,
il faudrait que tu supprimes la "Modération a priori" sur ton blog
- comme je l'ai déjà préconisé en une autre occasion.
Je comprends d'ailleurs avec peine qu'un blog aussi modeste
soit équipé d'un appareil de filtrage :
"Vivre, faire Vivre" n'est pas Golias,
et même un blog aussi célèbre qu'Eolas
(15000 connexions quotidiennes avec une moyenne de 100 commentaires) ne modère pas a priori.
Pour être un esprit qui prétend soutenir le dialogue dans l'Eglise...
Je suis parfaitement conscient que mon blog est oeuvre modeste et j'espère qu'il va le rester ;
cela ne l'empêche pas d'avoir quelques impératifs et quelques lois internes !
C'est l'expression personnelle d'un "partage" , expression souvent fragile et pauvre, je le reconnais.
Je ne souhaite donc pas ouvrir ce blog à tous les vents et surtout pas à ceux qui sans aucun scrupule sont experts dans l'art de balayer d'un revers de rhétorique toute expression qui ne cadrerait pas avec leur idéologie.
Je tiens à ce que toutes les personnes soient respectées dans leur expression sur ce blog et pas maltraitées par d'autres comme cela arrive trop souvent de mon point de vue.
Je suis heureux de pouvoir passer sous silence tous les commentaires malveillants et qui salissent les personnes.
Cela ne m'empêche pas de publier des commentaires qui me portent honnêtement et parfois durement la contradiction !
Le dialogue en Eglise c'est d'abord et avant tout le respect de l'autre dans tout ce qu'il est.
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Enfin, on ne voit que trop dans cet édito du Père Bouchaud
que ce que Max Weber appelle "éthique de conviction" y est complètement sacrifié
sur l'autel d'une "éthique de la responsabilité".
Et ce n'est pas la moindre de ses faiblesses.(A méditer)
Eh bien voilà comment avec un filtre idéologique ou rhétorique on tente de décrédibiliser totalement un texte gênant par que en tant que témoignage il est porteur d'une richesse qui dépasse largement les mots...
Oui il convient de méditer sur les mots du Père Bouchaud et bien audelà des mots sur la réalité de tous ces pauvres qu'il met sous nos yeux et plus encore sur la présence au coeur de cette vie partagée de celui qui ne cesse de dire d'une Parole qui se passe de commentaire :
Tout ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens,
C'est à moi-même que vous l'aurez fait
