Baptême..Liberté..Responsabilité

Publié le par MICHEL

Le Baptême des nouveaux nés est une tradition fort ancienne et vénérable dans l'Eglise Catholique, encore largement en faveur aujourd'hui.



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Pourtant, dans ce cas, le baptême est administré, de fait, à des personnes qui n'ont aucune conscience de ce qu'elles font : un jour elles ratifieront ou pas le choix qui a été fait pour elles notamment lors de la proclamation de leur foi au moment de la Confirmation...

 


 

Mais, qu'elles ratifient ce choix ou qu'elles ne le ratifient pas, ces personnes par le seul fait du Baptême qui leur a été conferré sans leur participation ont contracté des obligations et en particulier celle de se marier religieusement.

 


 

De fait, et sauf erreur de ma part, (je prends cette précaution, car chaque fois que j'écris ceci je suis frappé par l'incongruité du fait) deux jeunes baptisés ne sont considérés par l'Eglise comme mariés que si ils se marient religieusement ; ceci a pour corollaire que deux baptisés qui se marient en mairie, civilement, sans démarche à l'Eglise sont considérés par l'Eglise comme des « concubins » au même titre que ceux qui sans se poser aucune question sont dits « vivre à la colle » ; à cette notion péjorative s'il en est l'Eglise ajoute celle de « pécheur public »..

 


 

Par contre cette même Eglise reconnaît le « contrat » de deux non baptisés qui se marient en mairie et donc les reconnaît mariés !

 
 
 
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Continuons (dans l'horreur ?)

 

Voici que le couple bat de l'aile et en vient à divorcer.

 


 

L'homme et la femme qui se sont mariés à l'Eglise ont beau divorcer, ils sont toujours considérés par l'Eglise comme mariés...Si l'un d'entre eux « refait sa vie » et se représente pour se marier avec une autre personne à l'Eglise, c'est impossible....et s'il outre passe, il aura le statut de « divorcé-remarié », encore un statut de pécheur public !

 

Le Garçon et la Jeune Fille non baptisés qui s'étaient mariés devant le maire et dont le « contrat » avait été reconnu par l'Eglise se séparent et l'un d'entre eux vient se présenter à l'Eglise pour le mariage religieux avec un baptisé ; que se passe t il ? On lui proposera certainement le baptême et bien qu'ils soit « divorcé » le mariage religieux lui sera accordé ... et il ne sera pas « divorcé-remarié » ... pourquoi ? Parce que lors de sa naissance il a eu la « chance » de n'être point baptisé !

 
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Franchement y aurait il pas un problème quelque part ?

 


 

Ne pourrait on pas envisager que les obligations liées au baptême Chrétien ne deviennent effectives qu'au jour où la personne baptisée autrefois dans l'inconscience de la petite enfance ratifie son baptême par la profession de Foi au jour de sa confirmation ?

 

Ce serait tellement plus respectueux de toute la réalité !

 


 

Alors dira t on, pour quoi ne pas supprimer le baptême des enfants en bas âge ?

 


 

Il me semble que ce serait une grosse erreur, car la demande du Baptême par des parents qui donnent la vie, s'inscrivant dans l'acte créateur de Dieu est pleine de sens et de richesse..

 


 

Les parents prennent pour le jeune enfant un nombre incalculable de décisions : personne n'a l'idée de dire qu'ils s'agit d'atteinte à sa liberté, bien au contraire, pour que l'enfant puisse un jour exercer son libre arbitre et s'engager librement, il faut que toutes ces décisions aient été prises et soient assumées par les parents, la famille et les éducateurs...

 


 

Un jour, l'enfant prendra ou ne prendra pas à son compte toutes ces décisions et « fera sa vie »..

 


 

Pourquoi ne pas dire que le Baptême des nouveaux nés est d'abord un acte qui concerne les parents tout autant que le nouveau né : Dieu reconnaît ce geste humain du don de la vie qui met en cause trois personnes et c'est ce geste qui en quelque sorte est la vraie « matière » du sacrement de Baptême...

 


 

Plus tard devenu responsable de ces choix, l'enfant prendra sa place dans la vie, la société : Dieu reconnaîtra ce geste de l'engagement dans le monde et c'est ce geste de l'engagement personnel de ce sujet devenu conscient de lui-même et du monde vivant autour de lui, c'est bien ce geste là qui sera alors la « matière » du sacrement qui « accomplit » l'initiation chrétienne : la Confirmation !

 


 

Il me semble par ailleurs que cette façon de voir les choses concernant le Baptême, la Confirmation et par ricochet le mariage et les autres sacrement pourrait être d'une bien plus grande richesse sur le plan pastoral : pastorale des familles au moment du don de la vie, comme cela se fait souvent avec bonheur, pastorale de l'engagement chrétien au moment de la confirmation comme cela se fait peut être moins bien..


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Je n'ai jamais compris la pastorale des collèges et lycées à base de fêtes dans le meilleur des cas d'initiation politique dans des cas plus discutables...

 

La prise de responsabilité et l'engagement dans la famille, la cité, la communauté scolaire dans la lumière et la grâce du Sacrement de Confirmation pourraient servir de base plus solide et moins éphémère à la participation effective des jeunes dans la communauté ecclésiale..et peut-être aussi le lieu d'éclosion d'authentiques vocations !

 


 
 

Il me semble que les démarches Sacramentelles que l'Eglise à la Mission de susciter et d'accomplir n'ont de solidité que lorsqu'elles s'enracinent dans la Création, c'est à dire la vérité de la Vie telle qu'elle est vécue par des sujets conscients et responsables...

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Merci à ICHTUS pour l'article sur la « débaptisation » qui a suscité cette réflexion

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P
C'est plutôt bien que l'Eglise reconnaisse le mariage "naturel" et non pas uniquement le mariage chrétien.Mais si je comprends bien Michel, il n'y aurait que le mariage non chrétien de deux baptisés qui ne serait pas reconnu et, dans ce seul cas, le divorce serait sans conséquence pour les deux parties.  - Bien au contraire, un divorce mettrait fin à leur statut de "pêcheurs publics" ! - Et l'interdiction du divorce décrétée par l'Eglise ne les concernerait donc pas.C'est dire les conséquences exagérée du baptême, que celui-ci soit confirmé ou pas ;A croire que c'est d'avantage l'infidélité aux parents plutôt qu'au Christ que ces conséquences viennent sanctionner. 
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L
Pour moi qui suit une croyante non pratiquante et assez dégouttée par ce que les hommes font de la religion, ce qui est un autre débat.pour moi le baptéme est maniére de placer l'enfant sous la protection de Dieu, d elui donner des parrains et marraines qui pourront le guider dans ses choix tout au long de sa vie. Cette première présentation permettra un mariage rleigieu si l'enfant plus tard le désire et aussi un enterrement religieux...  en gros bien peu de raisons religieuses...kisss
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V
Pour répondre à ta question sur "la danse des morts" d'Honegger, je viens précisément de me l'acheter, par internet comme je fais toujours maintenant, car non seulement on trouve des choses introuvables, mais en plus on peut les payer beaucoup moins cher, puisqu'elles viennent généralement d'Amérique. Je te mets un lien vers le disque (à moins qu'il ne soit épuisé ?) en réponse à ton commentaire sur mon blog.
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M
Merci beaucoup pour tes commentaires...Oui, j'aime beaucoup moi aussi cette interprétation de l'"émisit" spiritum...On s'attrinue tellement facilement les dons de l'Esprit...Je crois que tu grandis dans l'Esprit quand tu es honnête avec la Vie, la tienne et celle des autres et ses exigences : là au coeur de la vie, comme Lui tu meurs, tu ressuscite tous les jours...dans l'Esprit...J'ai un vrai culte pour la visions des ossements desséchés dans Ezechiel...et me souviens avoir vibré à l'oeuvre conjointe de Claudel et Honegger..Grâce à toi, je pense que je vais la retrouverCordialementMichel
D
Quand l'Église se perd dans la multiplicité des règles ! Il me semble qu'à votre liste on peut ajouter ce cas que je trouve plus qu'horrible. Le mariage civil de deux non baptisés est dit mariage naturel. Reconnu par l'Église. S'il y a divorce dans ce couple, il ne peut pas y avoir remariage de l'un à l'église. Le deuxième mariage se fait donc seulement à la mairie. L'époux découvre la force du Christ et demande le baptême, heureux d'entrer dans l'Eglise et de rejoindre la foi de l'épouse. Le service des baptêmes d'adulte l'informe que l'évêque peut s'opposer à sa demande de baptême ; ou, s'il accepte, il ne pourra jamais accéder à la plénitude de la vie en église ; il ne pourra pas communier parce qu'il vit en concubinage par son second mariage. Il aurait fallu pour ne pas avoir de problème que sa première épouse fut chrétienne, car ainsi, baptisée, elle portait sur elle la culpabilité du divorce. Vous n'avez pas tout compris. Assurément c'est bien complexe, quand la morale légale l'emporte sur la saveur de l'Évangile. Et dire que, en tant que prêtre, j'ai rencontré plusieurs fois ce profil, parfois sans pouvoir expliqué l'interdit de communier, donc on n'en n'a pas tenu compte.
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M
Merci de cette précision ; si je comprends bien c'est encore plus subtil (horrible ?) que ce que je pensais !