"En mémoire de moi.."

Publié le par MICHEL

Les discussions autour des soutanes, des rites, des instituts intégristes, des frou-frou ou dentelles ne doivent pas nous cacher la réalité : des chrétiens, des théologiens, des pasteurs des exégètes continuent de réfléchir et d'avancer dans la grande Tradition vivante de l'Eglise...
J'ai proposé ici la lecture d'un long et pasionnant texte sur l'Eucharistie
voir : l'Eucharistie...sans frou-frou ni dentelles !

Je n'avais pas lu d'assez près ce texte ; aussi je me permets d'en reproposer un passage qui va peut-être faire grinces des dents mais qui donne beaucoup à réfléchir ... surtout en relation avec l'article d'hier
voir : Escouades "tradis" au travail !

Eucharistie : Action, Engagement....

...L'Eucharistie, mémorial du dernier repas de Jésus est un lieu d’engagement.

Si on croit qu’il en est ainsi, les implications sont grandes, et elles sont graves.
On s’en tire à bon marché si on se retranche dans l’adoration :
adorer, on peut faire ça en moins d’une heure,
et on est quitte jusqu’à la semaine prochaine, ce n’est pas trop engageant.

Mais si, chaque fois qu’on vient partager le pain et le vin, on repense :
oui, qu’est-ce qu’il a voulu,
et comment est-ce que je peux assumer ses engagements
dans mon petit milieu, dans mon entourage, dans ma vie professionnelle,
dans ma vie familiale, dans ma vie nationale,

c’est plus exigeant.


La question qui préoccupe le plus les communautés chrétiennes est celle du sacerdoce
(des femmes, des hommes mariés).
Or, on est même en train de bloquer l’accès du sacerdoce aux homosexuels,
ça devient aberrant.
Mais si on revient à l’origine,
si on revient à la nature de ce qu’a été le dernier repas de Jésus,
ces types de questions sont réglés, elles n’ont plus de sens.

Bien sûr, n’importe qui ne peut pas présider,
les célébrations ne peuvent pas se dérouler n’importe comment.
Il y a la question des ministères, j’y crois, la question des charismes, j’y crois.
On ne s’improvise pas président d’assemblée.
Mais qui peut empêcher un homme ou une femme de bonne foi,
qui a le charisme pour le faire…
Qui peut m’empêcher, moi, si, au cœur de mon engagement,
j’ai le goût de me rassembler avec des gens d’une communauté,
et que je veux faire mémoire du dernier repas du Christ,
parce que je veux me rappeler exactement ce qu’il a fait,
et alimenter, régénérer mes engagements,
qui peut m’empêcher de le faire ?
Qui dit qu’il faut une personne spécialisée ou ordonnée pour le faire ?
Je pense que ce fut le cas au cours des siècles,
mais nous sommes parvenus à une autre étape.


 

L’heure n’est plus à se demander si on doit le faire.
Si on veut une communauté,
si on veut continuer à prolonger la mission de Jésus parmi nous,
eh bien il faut prendre des initiatives.
Il faut faire ce qu’il y a à faire.


Odette Mainville est professeure en exégèse du Nouveau Testament à la faculté de théologie et de science des religions de l’Université de Montréal.


Faire ce qu'il y a à faire !


Publié dans Délires Salutaires

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C
Quelques petites choses en provenance du Canada, et qui ne plairaient sans doute pas à Philippe ; moi, j’aime ! Ça vient d’un autre bibliste, André Myre : 1) Il y a une seule vraie et grande affaire, une seule vraie et grande façon de prier et de rencontrer Dieu, dans le christianisme, et c’est l’eucharistie. Je pense que l’eucharistie, c’est une chose : c’est le mémorial de l’engagement de Jésus, qui est mort à cause de sa façon de vivre, et nous nous réunissons parce que nous voulons vivre et mourir en mémoire de lui. Mais est-ce le meilleur lieu, ça, pour, mettons, rencontrer la transcendance ? Il y a peut-être des façons de prier et de rencontrer Dieu qui sont autre chose que ce qu’on fait dans l’eucharistie. Pourquoi tout vouloir concentrer là-dedans ? Et peut-être que ça pourrait permettre à l’eucharistie de garder sa coloration d’être le lieu de l’engagement, où la vie est orientée. Quand Jésus dit : faites ceci en mémoire de moi, il ne dit pas de partager le pain et de boire la coupe. Il dit : faites ce que j’ai fait avec ma vie. Je vais prendre un autre exemple. Dans l’évangile de Jean, le fameux geste, le lavement des pieds… Je pense que dans l’évangile de Jean, il n’y a pas de récit d’eucharistie parce que Jean était capable d’aller au cœur des choses, et qu’il était en guerre contre le fait qu’on avait pris cela comme un rite. Il s’est dit : je vais leur montrer quel est le sens de l’eucharistie, c’est quoi « faire ceci en mémoire de moi ». Et là il raconte le geste de Jésus qui lave les pieds des uns et des autres. Voilà ce que veut dire faire ceci en mémoire de lui. Et nous, bêtes comme on est, on a réussi à faire un autre rite de ces paroles. Allons-nous sortir des rites ? Autrement dit, Jésus ne nous demande pas de partager le pain et de boire la coupe, il nous demande de vivre comme lui. Donc, l’eucharistie, c’est la célébration de la vie qui a été vécue comme lui. Mais pour cela, il faut bien que j’aie la chance de dire : « Voici ce que je fais dans la vie, et voici ce que l’autre fait. » Si tout le monde se ferme la trappe et qu’on ne fait rien, qu’est-ce que ça veut dire, vivre comme lui, en mémoire de lui aujourd’hui ? 2) Une petite réflexion à partir d’une parole de l’Évangile, « Vous êtes le sel de la terre ». À mon niveau, je dis toujours : « Vous êtes le sel de la soupe ». Dans la soupe, ça prend un petit peu de sel, pas trop. Si je demande à quelqu’un qui vient chez moi : « As-tu aimé ma soupe? » et qu’il me répond : « Ton sel était bon », j’ai raté ma soupe. La soupe est bonne quand on ne voit pas qu’il y a du sel, mais ça en prend pour qu’elle soit bonne. Je trouve raisonnable de vouloir parler au sel. C’est-à-dire que la communauté chrétienne est chargée de jouer son rôle dans le monde, dans l’existence, pour que la société dans laquelle nous vivons trouve que la vie est belle. Ça prend du monde pour parler au sel, et du monde pour faire la soupe. Mais le sel doit savoir que, s’il veut devenir soupe, il se met un doigt dans l’œil jusqu’au coude. Il ne faut pas que le sel devienne soupe. Il ne faut pas que l’Église devienne grosse. Il faut que l’Église soit toute petite, parce que l’important, ce n’est pas elle. L’Évangile ne dit pas : « J’ai tellement aimé l’Église que je lui ai donné Jésus », mais : « J’ai tellement aimé le monde ». C’est le monde qui est important. Il faut que l’Église soit à sa place, toute petite. À plus ! CLAUDE
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M
<br /> Grâce à vous j'ai découvert non seulement les textes que vous m'avez indiqué mais aussi tout le réseau "Foi et Culture"... Nous pouvons avoir les uns et les autres des divergences mais nous ne<br /> pouvons que nous réjouir que des personnes se forment et travaillent à la compréhension de notre Foi ; le partage se fera tôt ou tard entre ceux qui cherchent et travaillent et ceux qui se figent<br /> statiquement sur des positions finalement confortables !<br /> Encore merci à vous..<br /> Cordialement<br /> Michel<br /> <br /> <br />
P
Eh bien voilà ! quand on sait le nombre de "saloperies spirituelles" qui nous arrivent du Canada (méthode d'évangélisation Alpha, prophètes illuminés, matérialisme chrétien...), tu nous en livres une de plus.Encore un symptôme de cette maladie de ta jeunesse qui ne passe pas, et qui te pousse maintenant dans l'action "protestante". Pour un catholique, c'est du propre !Allons, allons. Jésus avait quantité de disciples (hommes et femmes) auprès de lui mais c'est avec 12 élus qu'il a institué le rituel eucharistique, 12 apôtres qui symbolisent la naissance d'un nouvel Israël. Ils sont les dépositaires de cette Alliance, avec leurs successeurs réguliers et leurs ministres (presbytres, diacres...) auxquels ils délèguent une partie du sacerdoce. Il n'est donc point question de créer des églises ex nihilo, pas plus que de confondre "communion" et "adoration" par le saint sacrement. L'adoration est de nature contemplative ; la communion est le couronnement d'un engagement de foi... Cette théologienne canadienne ne lève le mystère sur rien et dénature tout.Il faut vraiment que ca te "démange" encore de présider le rituel pour t'émerveiller ainsi de si plates littératures. Et pour preuve de ce que je disais dans un commentaire précédent : tu n'as rompu avec ton ministère qu'à moitié, et c'est toujours la pire des choses.Finalement, tu n'es resté qu'un petit garçon blessé dans ses rêveries. Ta sympathie pour le Père Duval n'a plus rien d'étonnant. Et tu en es encore à attaquer ta mère (ou ton père) l'Eglise pour justifier des audaces que tu redoutes toi-même : il faut faire ce qu'il y a à faire, dis-tu ? Mais quel age as-tu ? On a l'impression que tu hésites encore à sauter dans un abime - ce que tout adulte a déjà fait et refait.Et pour cause. Tu es catholique, les ténèbres sont au-dehors comme pour le petit garçon tout ce qui est au delà des jupes de maman.Ah les fameuses "jupes" !
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M
<br /> Le plus pacifiquement du monde, je te dis que je ne peux accepter tes propos qu'il s'agisse de ce qui me touche personnellement, qu'il s'agisse de chercheurs et théologiens pas moins respectables<br /> que d'autres !<br /> Par honnêteté, j'ai cité ton commentaire in extenso sur le blog ainsi que ma réponse avec quelques liens pour que les lecteurs puissent juger eux-mêmes...<br /> Mais que cherches tu donc ?<br /> Cordialement<br /> Michel<br /> <br /> <br />