Helder Camara toujours là !

Publié le par MICHEL




« L’audace prophétique de Dom Helder Camara
sonne toujours juste »



 L’année 2009 est celle du centième anniversaire de la naissance de Dom Helder Camara,
et du dixième anniversaire de sa mort.
Le P. Philippe Kloeckner explique ce qui demeure du témoignage de l’archevêque de Recife (Brésil)


Que reste-t-il aujourd’hui de Dom Helder Camara ?
  P. PHILIPPE KLOECKNER :

  D’abord, un esprit et un style.
Pendant des années, son nom et sa parole ont été censurés par la dictature militaire.
Mais son esprit profondément évangélique l’a conduit à annoncer la parole du Seigneur
tout en se consacrant au service des plus pauvres,
et en prêtant sa voix aux sans-voix.
Son audace était prophétique.
Elle sonne toujours juste.
Son enga­gement pour la justice comme condition de la paix,
pour la non­violence active,
et pour une Église prophétique, servante et pauvre
au service d’une humanité fraternelle restent d’actualité.
Même si son successeur s’employa à détruire tout ce qu’il avait construit avec son Église,
et si certains, dans la hiérarchie de l’Église,
ont voulu que l’on oublie la voix de celui que Jean­Paul II, lors de sa visite à Recife en 1980,
appela « frère des pauvres et
mon frère ».

 En quoi son style a-t-il marqué ?

  Il croyait à la responsabilité partagée,
ce qui l’avait conduit à fonder la Conférence nationale des évêques du Brésil
et le Conseil épiscopal latino-américain,
ainsi
que de nombreux organismes de promotion humaine.
Pendant le Concile, il s’est efforcé de mettre en lien les uns et les autres.
  Il était aussi un pasteur très pro­che des gens, et notamment des exclus,
ce qui le rendait capable d’inventer avec eux des solutions,
comme une banque de la provi­dence, précurseur des microcré­dits.
Il avait aussi un véritable don pour la communication.
Il a porté la Parole de Dieu au-delà des limites de son diocèse.
Il par­
lait de son expérience et interpellait les croyants,
les invitait à inventer leurs engagements pour plus de justice à cause de l’Évangile.
Mais Dom Helder était aussi un grand témoin de la foi,
un homme, tota­lement animé par le feu de Dieu,
qui offrait sa vie aux pauvres, se relevant la nuit pour prier.


 Qui sont ses héritiers ?

 Dom Helder n’habitait pas le pa­lais épiscopal de Recife.
Il s’était installé dans une maison où se trouve aujourd’hui l’institut qui publie ses écrits,
permettant aux générations qui ne l’ont pas connu de découvrir cet évêque des pau­vres,
pour qui l’amour de Dieu était l’amour pour les pauvres.
Il peut être pour elles une référence.
Au Brésil, en Amérique latine, les communautés ecclésiales de base ont résisté.
Elles maintiennent la présence de l’Église dans des lieux distants et isolés.
Dans nombre de maisons, le portrait de Dom Helder est toujours affiché.
Et des hommes comme Henri Burin des Roziers, dominicain et avocat des sans­terre,
Xavier de Maupeou, évêque de Viana, et président de la Com­mission pastorale de la terre,
ou Éric Guyader, qui accueille les gens de la rue à Salvador de Bahia – pour parler des Français –
ou comme le théologien Joseph Combin con­tinuent, à leur manière, de vivre l’option pour les pauvres.

 RECUEILLI PAR
MARTINE DE SAUTO


La Croix 6/03/2009

voir aussi :

Du placard à Prophètes...! Helder Camara, Guy Riobé...


Pauvres que Dieu aime..Quelle pauvreté ?


  Apôtres et Prophètes : piliers pour l'Eglise





Et maintenant à Recife et au Brésil ? :

Après le décès de Don Helder on a nommé à sa place l'actuel évêque de Recife qui à l'évidence
s'est donné pour mission ( à moins qu'il ne l'ait reçue) de détruire à peu près tout
ce qu'avait fait son prédécesseur qu'on était malgré tout obligé de respecter à cause de son influence internationale..

Quelques années plus tard, le résultat est là
dont fait partie cette regrettable histoire de Franzina !


Actualité au brésil : L'Héritage de Don Helder Camara


                                        Le président Brésilien désavoue l'Eglise

Commentaires :


Anne-Marie

Le Vatican s'est emparé samedi de la querelle qui déchire  le Brésil  autour du drame de Franzina, volant ainsi au secours de l'Eglise catholique brésilienne. Depuis plusieurs jours, l'histoire de cette fillette de neuf ans oppose l'archevêché de Recife à une partie du gouvernement, dont le ministre de la santé et le président brésilien, Luiz Lula da Silva.

Âgée de neuf ans, violée par son beau-père, l'enfant  a subi un avortement alors qu'elle était enceinte de jumeaux. Pour avoir autorisé cette intervention et pour l'avoir pratiquée, la mère de l'enfant, d'une part, et les membres de  l'équipe médicale, d'autre part,  ont été excommuniés jeudi par Dom José Cardoso Sobrinho, l'archevêque de Recife, au nord-est du Brésil.

Vendredi,  le président brésilien  s'est indigné de cette décision, "déplorant profondément en tant que chrétien et catholique qu'un évêque de l'Eglise catholique ait un comportement aussi conservateur". Réponse du Vatican, par la voix du cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation des évêques: l'excommunication de la mère de Franzina est justifiée, car les jumeaux qu'elle portait  "avaient le droit de vivre". Dans un entretien accordé au quotidien italien La Stampa, le cardinal estime qu'il "faut toujours protéger la vie, l'attaque contre l'Eglise brésilienne est injustifiée".

 L'avortement est interdit au Brésil, sauf en cas de viol ou si la grossesse met en danger la vie de la mère. Sergio Cabral, le directeur de la maternité publique où a été pratiquée l'interruption volontaire de grossesse, avait insisté sur les dangers encourus par une très jeune fille pesant à peine 33 kilos et mesurant 1mètre 35. Risques accrus pour une pré-adolescente n'étant pas encore tout à fait pubère.


Monique


Décidemment j'écris encore mais pas sur le blog car c'est trop lamentable! Don Helder Camara doit se retourner dans sa tombe car à Récife on excommunie à tour de bras: voir les dépêches religion de la Croix des 6 et 7 Mars et le vatican qui n'en rate pas une en ce moment  approuve!

Voir :  Le Vatican justifie l'excommunication

           Lula critique la décision de l'archevêque de Recife


Ces deux cardinaux (j'hésite à leur donner ce titre tant j'ai honte pour eux) ont-ils du coeur?
Le Pape lèvrera-t'il les dites excommunications?
Il nous reste la prière pour cette pauvre petite et les soignants qui l'entoure le mieux possible j'espère.
Aujourd'hui je me tourne plutôt du côté des protestants qui n'ont pas une hiérarchie-imbécile c'est le moins qu'on puisse dire-et je peux encore me dire chrétienne et quand même...catholique malgré ces "cardinaux"

     le lendemain :


Ouf !je viens de voir que la Croix a ouvert un blog sur le sujet!
On peut donc être encore catholique sans rougir . Oublions ces prelats


La terre où germe la discorde:
un siècle de lutte pour la réforme agraire au Brésil
(cliquez sur l'image)



Publié dans Figures de Proue

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C
<br /> bonjour,un passage sur les<br /> blogs a l'actualité d'o.b
Répondre
M
<br /> Merci bonne journée !<br /> <br /> <br />