Recife : Evêques et chrétiens montent au créneau avec l'Evangile !
Depuis d'autres réactions se sont exprimées que nous ajoutons au fur et à mesure même si c'est un peu dans le désordre !
RECIFE : Il y avait autre chose à dire
"J’ai appris comme tout le monde
que la mère d’une fille de neuf ans, enceinte de son beau-père,
avait été excommuniée par son évêque au Brésil,
avec l’équipe médicale
qui avait procédé à l’avortement de sa fille.
Comme évêque,
je suis solidaire de tous les évêques du monde.
La solidarité impose de dire ses désaccords,
sinon elle ne serait que complicité.
Je dois dire à mon frère l’évêque de Recife
– et au cardinal qui l’a soutenu -
que je ne comprends pas leur intervention.
Devant un tel drame,
devant la blessure d’une enfant violée
et incapable, même physiquement,
de mener à terme une grossesse,
il y avait autre chose à dire,
et surtout des questions à se poser :
comment
accompagner,
encourager,
permettre de sortir de l’horreur,
de retrouver sens et goût à la vie ?
comment aider la fille et la mère à se reconstruire ?
Nous balbutions, surtout nous les hommes,
et devons compter sur les femmes
pour être là avec plus de présence que de paroles.
Mais des paroles de condamnation,
un rappel de la loi, aussi juste soit-elle :
c’est ce qu’il ne faut pas faire.
Jésus aurait dit
que la morale est faite pour l’homme
et non l’homme pour la morale.
Il a dénoncé
l’hypocrisie de ceux qui lient de pesants fardeaux
sur les épaules des autres.
Je confesse
que j’ai accompagné des femmes
avant et après une IVG.
Je crois
que l’Église catholique
assume sa responsabilité sociale en insistant,
à temps et à contre-temps,
sur le respect de la vie humaine
« depuis la conception jusqu’à la mort naturelle ».
Nous manquerions à notre responsabilité
en taisant cet appel,
qui relève
de la défense des plus petits et des plus faibles.
Après, il s’agit d’accompagner chaque personne,
dans des situations où je ne voudrais pas être,
et où chacun essaie
de faire au mieux de ce qu’il ou elle peut.
Dieu nous appelle à des décisions
qui peuvent être exigeantes,
mais d’abord il nous enveloppe de sa tendresse,
et il nous accueille
dans les obscurités et les drames de la vie.
J’attends des hommes d’Église,
mes frères,
qu’ils n’utilisent pas son nom
pour condamner des personnes
ou les enfermer dans la culpabilité."
Francis Deniau, évêque pour la Nièvre
Francis Deniau,
évêque pour la Nièvre
se présente lui-même
Avant de présenter mon itinéraire par quelques repères, je peux vous dire qu’à travers tout cela, j’ai appris à aimer et à estimer mes frères prêtres, dans la diversité de leurs itinéraires et d e leurs ministères.
Et ce qui me passionne : comment vivre et dire la foi chrétienne, sans tricher avec nos cultures et nos questions d’aujourd’hui ?
Ce qui me passionne, c’est aussi l’ensemble des habitants de la Nièvre, que j’apprends peu à peu à connaître davantage. Dans un département qui a bien du mal à vivre, j’apprécie tous les efforts pour vivre et faire vivre. Dans une Église pauvre, je rencontre des chrétiens admirables.
Les autre évêques m’on demandé d’être président du Comité Épiscopal pour les Relations avec le Judaïsme - et les enjeux de ces rencontres et de ce dialogue me passionnent aussi.
Né le 3 octobre 1936. Mes parents habitaient Paris 18ème, porte Saint-Ouen. Ils étaient originaires du Val de Loire (Beaugency) et du Berry (près de Valençay). Mon père, ingénieur électricien, travaillait à l’AlsThom à Saint-Ouen ; ma mère, après avoir travaillé comme secrétaire au Journal de la Marine Marchande, était au foyer. Ma sœur Catherine, mariée, trois enfants, habite Paris 13ème.
Après le lycée Condorcet, je suis entré au Séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Interrompu par le service militaire et la guerre d’Algérie.**
Ordonné prêtre le 29 juin 1961, pour le diocèse de Paris, qui était à l’époque le département de la Seine. Au moment de la coupure et de la création des nouveaux départements de la région Ile-de-France, je suis resté dans le diocèse de Nanterre où j’étais aumônier des étudiants.
** appelé au printemps 1958, il a été lieutenant d’artillerie à Laghouat.
Blessé un an plus tard, il fut rapatrié sanitaire.
Or le tir dont il a été victime ainsi que six de ses camarades qui furent tués,
venait d’un avion français.
Le cardinal Feltin, après l’ordination, m’a envoyé à Rome poursuivre deux ans d’études. J’ai eu la chance d’être à Rome pendant la première session du Concile.
Ensuite : aumônier des étudiants, au quartier latin, puis à Nanterre au moment de la création en 1964,jusqu’en 1970 (une période intéressante !), puis à Vincennes, Créteil et Saint-Maur. (en tout, entre 1963 et 1972).
J’ai ensuite travaillé dans la formation permanente des prêtres (jeunes prêtres sur la région, puis année de reprise et de formation pour les prêtres volontaires au moment d’un changement de poste, sur le diocèse de Nanterre). Puis dans la formation des laÏcs.
1978-1985 : curé de Saint-Rémy de Vanves
1985-1997 : vicaire général du Père François Favreau, évêque de Nanterrre
1997-1998 : curé de Puteaux
En même temps, j’ai pas mal travaillé avec la Paroisse Universitaire (équipes d’enseignants de l’Enseignement Public), les diacres et leurs épouses (région Ile-de-France et Comité national), avec les centres de Préparation au Mariage.
4 octobre 1998 : Ordination épiscopale en la cathédrale de Nevers
Sur cette triste affaire voir :
La Croisade de "Dom Dédé" (Le Monde)
Des catholiques à l'écoute face à l'avortement (La Croix)
"Il était une foi" (Philippe Bilger)
Recife : Bonne Nouvelle pour l'Eglise ? (A vif : le Blog de Bruno Frappat)
Autres réactions d'Evêques :
Lettre ouverte de Mgr Daucourt à Mgr José Cardoso Sobrinho,
Voir aussi la réaction de Mgr Patenôtre avec le conseil de la Mission de France
réaction de Mgr Turini Evêque de Cahors