"Ancien Prêtre" !

Publié le par MICHEL


Je viens de lire un commentaire ô combien pertinent à propos d'un article sur les récentes prises de paroles ou prises de position du Vatican et plus précisément de Benoît XVI..
Que mes lecteurs se fassent une idée par eux mêmes ! voir : La Croisade de Benoît XVI

Du dernier commentaire lu et reproduit ci-dessous, dont l'auteur, Jean-Claude Jolly signe "ancien Prêtre", c'est finalement la signature qui m'a le plus fait réagir ; on trouvera cette réaction immédiatement après le commentaire.

Je peux écrire librement puisque je ne connais pas Jean Claude Jolly : les Prêtres comme lui sont très nombreux dans les diocèses de France ; la vie qu'ils ont du mener "en dehors" de l'Eglise, les reconversions qu'ils ont du opérer, et tant de souffrance ne les ont pas forcément éloigné du Mystère du Christ Mort et Réssuscité en qui ils ont été ordonnés...et peut être même se sont ils enrichis humainement et spirituellement dans l'épreuve et l'expérience de la vie...
Pourquoi l'Eglise ne pourrait elle pas s'enrichir de ce sacerdoce souvent blessé et humilié et donc peut être porteur de richesses pour le monde d'aujourd'hui ?

Le "Commentaire" de Jean-Claude Jolly

Je viens de relire le grand inquisiteur raconté par Ivan Karamazov dans le livre de Dostoïevski.

Benoit XVI serait-il ce cardinal grand inquisiteur nonagénaire
disant à Jésus revenu sur terre et mis en prison
parcequ’il a rendu la vie à une petite fille (qui me fait penser à la petite brésilienne)


"pourquoi es tu venu nous déranger...
l’Eglise n’a plus besoin de toi.......
.l’homme est plus faible et plus vil que tu le croyais...
les hommes se sont réjouis d’être à nouveau conduits somme un troupeau...
sous notre houlette ils seront heureux et renonceront à se révolter..." 


et à la fin du long monologue que je vous invite à lire (livre V, chapître 5 des Frères Karamazov)
le grand inquisiteur lui dit :


"va maintenant et ne reviens plus, plus du tout, plus jamais"

                Tableau : Le grand Inquisiteur (El Greco)


Ces quelques extraits montrent comment
le pape et la curie mettent en avant des dogmes
plutôt que la charité et le message du Christ.
Jésus Christ revenant sur terre aurait pris la petite brésilienne dans ses bras,
lui qui prit la défense de la femme adultère                                                            

face à ceux qui brandissaient les tables de la loi pour la lapider.

Nous devons réagir...s’il est encore temps...

Jean Claude Jolly, ancien prêtre


Mon propre commentaire adressé à Jean Claude Jolly

S’il fallait vraiment être choqué par quelque chose dans ce commentaire fort et sans appel,
ce serait par la signature.."ancien Prêtre"...
C’est quoi un "ancien Prêtre" ?
Assurément cela n’existe pas : il n’y a que des Prêtres
et ils le sont pour toujours
quoi qu’il leur arrive et quelles que soient les péripéties et ruptures de leurs vies !

Vous montrez bien que vous êtes là et bien là
Prêtre de ce Jésus Christ qui accueille et pardonne,
encore prêt à réveiller la réaction du Peuple de Dieu !

Nous ne pouvons pas célébrer,
pas paraitre dans les assemblées,
nous sommes montrés du doigt
parce qu’un jour nous avons craqué ou on nous a fait craquer ... OK

Mais autour de nous,
au milieu de nos frères
nous inventons d’autres façons de vivre notre charisme,
de faire l’eucharistie,
d’être des porteurs de pardons et de sourires aux pauvres...

Pourquoi ne pas réagir
de façon plus visible,
de façon plus construite
et donner par là un coup de main
à ceux de nos frères qui sont "restés"
mais dont beaucoup se découragent.. ?

N’ayons pas peur de signer...

...Jean-Claude, Michel et tant d’autres "toujours Prêtres" !




Publié dans Vie de l'Eglise

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P
... "toujours Prêtre !", comme Judas est toujours apôtre, me semble-t-il.Autrement dit, il ne s'agit point de dégradation mais de DECHEANCE. Ce qui ne manque pas de nous rappeler encore la nature de SATAN, lequel demeure un ange dans une condition de déchéance irréversible.Bref, tout se passe comme si Jésus, en instituant les 12, avait créé une sorte de "plérôme" à visage humain avec le personnage du "Fils de la perdition" à l'image de l'ange qui devait se rebeller.Il y a des analogies frappantes, tout de même.Evidemment, la réintégration d'un "prêtre" demeure possible - pour peu qu'il n'ait pas définitivement tourné le dos au sacerdoce, en se mariant par exemple.Certes, le mariage ne peut être religieux dans ce cas. Mais bon ! comme on ne peut prendre en même temps femme et Eglise pour épouses, un prêtre qui se marie fait donc le choix de tourner définitivement le dos à son passé, à la vocation par laquelle il se sentait appelé.Ce choix est respectable, et l'intéressé est le premier à devoir le respecter.Aussi, quand un prêtre a posé des choix d'une telle importance, je me demande bien ce qui peut encore l'obséder à être d'un "certain coté de la table" eucharistique. C'est si vital que ça de soulever la coupe et la patène ?C'est si vital que ça d'avoir le monopole de la parole dans une assemblée, d'avoir son "troupeau" de fidèles ?Qu'est-ce qui peut bien pousser un homme à vouloir être le chef pour servir ? quand tant d'autres servent d'abord sans se soucier des grandeurs et des récompenses (qu'ils obtiennent souvent malgré eux).Vraiment, quand on a fondé une famille, je me demande ce qui peut encore nourrir pareils désirs de célibataire.Si je puis encore user de comparaisons, je dirai qu'il en va de même d'un homme qui aurait perdu ses parents : il demeure à jamais un fils, mais un fils orphelin. Mais le fils peut être père simultanément, il peut fonder une famille et c'est ainsi que sa condition d'orphelin peut passer en arrière plan.Eh bien ! le prêtre qui a fondé une famille doit faire passer son ministère perdu en arrière plan. Sans quoi il n'a rien : ni ministère, ni famille. Il est dans les limbes de l'existence humaine.Jeune, tu t'es senti appelé à un ministère qui est le même depuis des siècles. Si tu as rompu résolument avec lui, c'est que l'appel était trompeur ou que ta résolution était mauvaise.C'est l'un ou l'autre. Mais être prêtre, en soi ne veut rien dire. Tous les baptisés forment un peuple de "prêtres, de prophètes et de rois". Mais dans l'Eglise, la prêtrise se distinguent par un statut, des fonctions spécifiques et réservées. Sans quoi, baptisés nous serions tous habilités à fonder notre paroisse, à donner tous les sacrements.Il me semble qu'un séminariste est assez longtemps préparé pour choisir cette réalité en toute conscience. La rupture de son engagement est donc extrèmement grave de tous les désordres qu'elle ne manquera pas de provoquer. Et la "prêtise" ne peut être que le stigmate douloureux de son parjure.<br /> - oui Seigneur, j'ai cru entendre Ton appel ; ou  - oui Seigneur je me suis détourné de toi. Il n'y a d'alternative à ses deux repentirs par lesquels seulement le pardon et la paix peuvent être reçus.Critiquer l'Eglise me semble, en ce cas précis, une tentative de contourner vainement le lieu de la rencontre avec le Seigneur. Ce lieu est celui fixé du repentir.Mais on peut aussi aller de l'avant, en laissant derrière soi et le Seigneur et l'Eglise. Cela évite le repentir quand on s'y refuse absolument. C'est une liberté que Dieu ne nous refuse jamais. Sa seule exigence est "que notre Oui soit oui, que notre Non soit non." Qu'est-ce donc qu'un prêtre qui a renoncé à être prêtre pour néanmoins signer "toujours prêtre" ? Qu'est-ce donc que cela ?Cela appelle au moins quelques explications...
Répondre
M
<br /> Par honneteté, je publie ce commentaire le laissant à l'appréciation des lecteurs...<br /> Peut-être tenterai-je de donner des "explications" car ce lignes me font réfléchir en même temps que je ressens que là, nous ne sommes pas sur la même planète !<br /> "Qu'est ce qui peut bien pouser un homme à vouloir être le chef pour servir"...est peut être la question de fond, mais je crains que tu te trompes de destinataire !!<br /> <br /> <br />