Quand la Foi chagrine !

Publié le par MICHEL



 Le commentaire ci dessous émane d'un interlocuteur habituel de ce blog.
 Il m'interpelle de façon assez incisive : c'est bien !
et c'est ici la règle du jeu que de ne pas se défiler et de répondre
:
mes réponses sont en bleu et en caractères italiques.

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Quelque chose me chagrine aussi.
Tu es prêtre de l'Eglise catholique, tu as rendu l'habit et fondé une famille. (Si j'ai bien compris)
Et des années plus tard, tu créés un blog pour publier des réflexions de type pastoral à l'endroit desquelles tu invites au commentaire.
Une chose est sure : ici tu n'es pas prêtre mais un simple blogueur qui témoigne de sa foi et expose ses pensées aux internautes. La prêtrise, les sermonts, tout cela c'est du passé. Tu joues désormais à "égalité" avec des interlocuteurs qui se manifestent librement.

Je ne revendique aucune "posture" particulière et j'entends bien me situer "à égalité" avec mes interlocuteurs.
Quoi qu'il en soit de mes propos et de mon parcours, j'essaie de témoigner à ma façon de ma Foi : il s'agit clairement de la Foi Catholique reçue des Apôtres et professée aujourd'hui par l'Eglise catholique Romaine.
C'est un des points forts de cette Foi que certains sacrements comme le Baptême, la Confirmation et l'Ordre sont des sacrements à "caractère" : ceci veut dire, qu'un Prêtre, un "Confirmé", un Baptisé peuvent décider de ne plus vivre leur "sacrement", peuvent être interdits de l'exercer pour des raisons de discipline, ceci n'altère en rien la réalité du "caractère sacramentel".
Les Prêtres qui ont quitté le ministère, ou qui ont été sanctionnés, restent Prêtres et l'Eglise leur reconnaît le devoir d'exercer leur ministère dans des cas exceptionnels, ce qui d'ailleurs m'est arrivé plusieurs fois...
Voilà le donné de la Foi.

Je peux dire à mon interlocuteur, que depuis que je ne fais plus partie officilellement du clergé catholique, il ne s'est pas passé un jour où cette réalité du "caractère sacerdotal" ne s'est pas imposé à moi : dans bien des circonstances au coeur de mes responsabilités humaines, cette conscience sacerdotale a influencé nombre de mes comportements particulièrement dans ma vie "avec les autres"...
Et si je n'ai jamais célébré l'Eucharistie, c'est bien souvent qu'il m'est arrivé de "porter" la vie partagée avec d'autres dans une démarche de prière "Sacerdotale", ceci n'étant jamais public...

Et  cette réalité du "sacerdoce" je n'ai aucunement envie de la "jouer "avec qui que ce soit .


Dans ce contexte nouveau et très précis, je trouve que tu manques sérieusement d'écoute. Que les commentaires proposés te paraissent un tissu de banalités ou contraires à tes aspirations théologiques, tu y réponds toujours avec la célérité du pasteur qui sert son catéchisme ( et avec parfois un certain mépris). C'est vraiment dommage. Car ton blog n'est pas une paroisse catholique et aucune foi n'oblige à le consulter. S'il n'est pas un lieu de convivialité où l'on se donne le temps du partage, alors pourquoi y publier ?

Que je manque sérieusement d'écoute est possible et j'accueille la question avec devoir d'examen car lorsque c'est le cas, je suis incontestablement en contradiction avec ce que je souhaite.
Donc, merci de la remarque.
Les commentaires que je reçois sont tous lus, pas toujours repris, il est vrai : ce n'est pas en raison de leur banalité ; il peut arriver que je n'en comprenne pas tout ou que je n'ai pas le temps de les travailler avec assez d'attention.
Je n'ai aucune aspiration théologique et aucun catéchisme à servir : ce que j'écris, c'est simplement ce que je crois dans la fidélité à la Foi de mon Eglise malgré certaines apparences.
C'est vrai par contre que certaines affirmations porteuses d'intolérance et parfois à la limite de l'imposture sont vivement ressenties par moi et il en résulte quelquefois des écarts de langage : n'est ce pas un peu le genre du blog ?
Les joutes purement intellectuelles même quand elles sont théologiques m'interessent peu : l'échange et le partage d'expériences de vie autour de la Foi, de la Charité, de la Mission me passionnent


Mais enfin, et pour être complet la-dessus, j'ai surtout l'impression que tu as rompu avec le sacerdoce et que la déchirure est toujours douloureuse autant... qu'irréversible. Pour preuve, les difficultés que tu rencontres à vouloir reconstituer la trame de ta propre histoire avec l'Eglise : tu commences puis tu zappes, et ainsi de suite...

Je n'ai rompu aucunement avec le sacerdoce ; des circonstances particulières ont fait que j'ai quitté le clergé : ce n'est pas du tout la même chose !
La déchirure est présente aujourd'hui comme au premier jour, elle saigne encore et reste douloureuse c'est une des motivations de ce Blog que de l'expliquer et la partager.
Cette déchirure s'est produite sur un malentendu sérieux touchant à la responsabilité missionnaire qui m'avait été confiée : il n'est pas facile de traduire cela en un article : je lis des commentaires et des courriers de personnes qui au fur et à mesure des articles comprennent...
Je zappe et m'exprime sur des questions d'aujourd'hui car cette "déchirure" n'est pas seulement du "passé"..elle est encore bien "vivante"


Il y a un gros travail à faire de ce coté-là et, très sincèrement, je pense que tes affinités avec des groupuscules tels que Golias, les Unitariens où je ne sais quoi, ne te mèneront nulle part. Pour un chrétien, être catholique est un privilège qui ne se brade pas pour des médiocrités jalouses. Je suis sûr que tu le sais parfaitement et en connais aussi toutes les exigences.

Je te remercie de tes conseils : je suis effectivement en lien avec "Golias", j'ai découvert dans la blogosphère les "unitariens" ,la "vieille Eglise catholique" et quelques autres groupes : je ne suis pas toujours d'accord avec tout ce que je lis venant de ces lieux, mais je les considère comme ouverts et tolérants...
Excuse moi d'écrire ce qui suit : s'il y a bien quelque part des "médiocrités jalouses" c'est bien dans ces groupes "pseudo-traditionnels" qui croupissent dans un intégrisme aussi réactionnaire qu'inintelligent et surtout si peu respectueux de  l'Eglise, de sa Tradition, de son Magistère et de sa Mission et prétendent donner partout le "ton" dans les communautés chrétiennes.


C'est donc ta foi qui est l'enjeu de tous ces débats alors laisse un peu la charité de coté ! Descends en "eaux profondes", jusqu'à l'apostasie si nécessaire, pour en remonter avec Dieu et sa charité qui t'habitera. Car, dans ton état d'isolement chrétien et spirituel, vouloir "construire la charité" restera une entreprise stérile - qui n'apparaît même pas sur ton blog où le sujet majeure demeure la FOI. Prends donc le temps de regarder les réalités en face, car il n'y a de réconciliation qu'au travers de celles-ci.

Ici, excuse moi, je ne peux absolument pas suivre tes propos et je me demande vraiment de quelle Foi tu parles...
Mon état d'isolement chrétien est tel que je te livre un scoop ! J'ai la ferme intention de sortir de mon silence dans les semaines qui viennent et de lancer une reflexion sur la Foi et la Charité avec un ensemble de personnes avec qui je partage des responsabilités ...dans la Charité.
Voir "errements de défroqué !"
La seule chose que je crains, c'est, que dans cette démarche, le "caractère sacerdotal" me mène plus loin que ne pourrait le tolérer la stricte discipline ecclésiastique...
Je puis te dire que je suis loin d'être le seul dans ce cas !

Cordialement à toi,
Michel

Pas question d'apostasie !
Pas question de ne pas vivre le Sacerdoce !
Je préfère le risque de la Charité
au  confort d'une Foi refuge
Mallheur à moi si je n'évangélise pas !

ivraie.jpg

Publié dans Dialogues

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G
Bonsoir,Que de situations malheureuses n'auraient jamais existé si le champ sans limite de l'enseignement de Jésus n'avait été clôturé de règles, de dogmes et d'Ecritures canoniques.Cordialement, Guy ROGER
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P
Merci Michel,Tu t'étais engagé à répondre spécialement à mon commentaire, voilà qui est fait, tu es un homme qui tient sa parole.Tu as un tempérament très particulier, qui me rappelle le curé de campagne de Bernanos. (Dommage que je ne sois pas allé jusqu'au bout du roman). L'homme est croyant, certes, mais quelque chose ne colle pas entre sa foi et la charge pastorale qui lui est confiée. A qui la faute ?C'est vrai qu'il est alors tentant,  en vertut de l'indépendance du "sacerdoce", de quitter la fonction presbytérale. Mais à quoi cela mène-t-il ? La question vaut aussi pour un diacre ou un évêque interdit.Dans ce shéma, je ne sais pas ce que tu t'apprêtes à faire mais n'oublie pas la réaction des habitants d'Athènes à la prédication de Paul. Même les meilleures âmes peuvent ne rien entendre au sujet de la Résurrection, concept fort délaissé dans nos sociétés modernes (et fort mal compris de nous tous).Après ces quelques remarques, je ne puis que me rapprocher de notre ami prêtre canadien : l'important est de chercher notre propre bonheur  - et, pour un croyant, de le trouver dans sa foi. La charité et l'évangélisation, cela ne doit venir qu'ensuite.N'est-ce point précisément ce que tu as fait (chercher ton bonheur ou fuir ton malheur) en rompant avec le clergé ? Ou défendrais-tu que c'est par  "la foi de toute l'Eglise" apostolique et romaine que tu as fait cela ? Ce serait pour le moins contradictoire ! Sauf à croire que l'on peut poser des actes de foi plus "catholique" que la foi de l'Eglise catholique elle-même, alors que c'est là, par définition, une impossibilité logique dans laquelle pataugent néanmoins traditionnalistes et bien d'autres.Je vois donc quelques dangers à arguer du "caractère"  d'un sacrement lorsque l'on a soi-même rompu avec la fonction attachée à ce sacrement. Ce que tu dis est vrai : le sacrement de l'ordre est définitif ; mais ce que tu entends par "sacerdoce" demeure dans ton cas à l'état de sommeil ou de vestige. Si tu te dis "catholique", alors il n'appartient qu'à l'Eglise du même nom de le réveiller ou de le restaurer. A défaut, ton "sacerdoce" restera en rien supérieur ou différent de celui de tous les baptisés dont la foi conduit à l'exercice ordinaire de la charité.Sois donc très prudent et ne te lance pas ainsi des défis et des malédictions ! Sois aussi plus tendre avec toi-même. Toute ta personne est beaucoup trop... "romantique".  Et ce prêtre canadien a raison : c'est un signe de paix qu'il te faut, à toi comme à nous tous.Bien chaleureusement,Philippe
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M
Que tu écris bien !Que de Conseils et des conseils précis comme ceux que savent prodiguer ceux qui savent !!Tu vois bien que je suis indécrottable !Je ne pense pas que la recherche de son bonheur personnel soit une bonne voie : je suis presque sûr que c'est une impasse ...C'est en découvrant sa place dans un Dessein plus global que l'on trouve les voies du bonheur : ils faut les découvrir et intégrer l'altérité sur ce chemin ne facilite pas les choses, mais cela ouvre les vraies portes !C'est dans l'Evangile :"Cherchez le Royaume de Dieu et de sa Justice" cad : Entrez courageusement dans la Charité, son mystère et toutes ses implications concrètes"et tout le reste vous sera donné par surcroît"tout le reste c'est peut être la Foi, la paix, le bonheur...A inverser la proposition, c'est à dire, vouloir verrouiller la Foi, trouver son bonheur et trouver raison à tout, on risque de passer complètement à côté du Royaume de Dieu e de sa Justice..Quand je parle du Sacerdoce comme "caractère" il ne s'agit pas d'un argument ! Il s'agit d'une expérience et d'un engagement !!Ca n'a pas marché pour moi dans l'Eglise ! A qui la faute ? On peut comprendre qu'ici ou là des erreurs ont été faites, mais le jugement ne nous appartient pas !Encore une fois merci de tes conseils : ils m'obligent à plus de vérité et c'est un bien !Mais d'où parles tu avec ta belle assurance ?J'ai compris que tu avais fait des études de séminariste et sans doute de haut niveau, mais quel engagement as tu pris ? C'est peut être l'engagement qui mesure la distance ou la non distance entre la Foi et la Charité !Il me semble avoir lu que tu ne te considérais pas partie prenante de l'Eglise et c'est bien ton droit comme on peut toujours parler de l'extérieur, mais la vérité se fait dans la vie en Eglise même en cas de conflit voire de rupture !Assurément la Charité est première et c'est elle qui conduit à la Foi !Cordialement,Michel
D
J'ai participé malgré moi à votre échange, ayant créé un trackback car ton sujet m'intéresse. Je suis prêtre catholique du Canada. Tu as déjà commenté sur une affirmation que je t'ai faite. Je regarde ces discussions comme une rosée du matin. Elles ensemenceront selon les germes qu'elles contiennent. Pour moi, la charité est de ne porter aucun jugement, ni sur ce qui est échangé, les motofs de tels échanges et surtout, prétendre savoir le dénouement de la discussion. Cherche le Bonheur en toi et il te sera plus facile de le partager. Mon dernier mot pour ce blog, pour toi, est le premier mot que Jésus a dit à ses disciples après sa résurrection LA PAIX SOIT AVEC TOI!
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