Pour la Vie à coups de crosses ? Dialogue

Publié le par MICHEL


Ce dialogue est à rattacher à l'article précédent : La Vie à coups de crosses ?







Message de Philippe
  • « De plus, tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d'homicide, le génocide, l'avortement, l'euthanasie et même le suicide délibéré: (…)  toutes ces pratiques et d'autres analogues sont, en vérité, infâmes. Tandis qu'elles corrompent la civilisation, elles déshonorent ceux qui s'y livrent plus encore que ceux qui les subissent et insultent gravement à l'honneur du Créateur. »


    Merci CONCILE VATICAN II ! Gaudium et Spes, 27-3

     

    Depuis les premiers siècles, la discipline canonique de l'Eglise a frappé de sanctions pénales ceux qui se souillaient par la faute de l'avortement, et cette pratique, avec des peines plus ou moins graves, a été confirmée aux différentes époques de l'histoire. Le Code de Droit canonique de 1917 prescrivait pour l'avortement la peine de l'excommunication. La législation canonique rénovée se situe dans cette ligne quand elle déclare que celui « qui procure un avortement, si l'effet s'ensuit, encourt l'excommunication latæ sententiæ », c'est-à-dire automatique. L'excommunication frappe tous ceux qui commettent ce crime en connaissant la peine encourue, y compris donc aussi les complices sans lesquels sa réalisation n'aurait pas été possible : par la confirmation de cette sanction, l'Eglise désigne ce crime comme un des plus graves et des plus dangereux, poussant ainsi ceux qui le commettent à retrouver rapidement le chemin de la conversion. En effet, dans l'Église, la peine de l'excommunication a pour but de rendre pleinement conscient de la gravité d'un péché particulier et de favoriser donc une conversion et une pénitence adéquates.

    Devant une pareille unanimité de la tradition doctrinale et disciplinaire de l'Eglise, Paul VI a pu déclarer que cet enseignement n'a jamais changé et est immuable. C'est pourquoi, avec l'autorité conférée par le Christ à Pierre et à ses successeurs, en communion avec les Evêques — qui ont condamné l'avortement à différentes reprises et qui, en réponse à la consultation précédemment mentionnée, même dispersés dans le monde, ont exprimé unanimement leur accord avec cette doctrine —, je déclare que l'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme fin ou comme moyen, constitue toujours un désordre moral grave, en tant que meurtre délibéré d'un être humain innocent. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite; elle est transmise par la Tradition de l'Eglise et enseignée par le Magistère ordinaire et universel.

    Aucune circonstance, aucune finalité, aucune loi au monde ne pourra jamais rendre licite un acte qui est intrinsèquement illicite, parce que contraire à la Loi de Dieu, écrite dans le cœur de tout homme, discernable par la raison elle-même et proclamée par l'Eglise.

    Jean-Paul II, encyclique Evangelium Vitae


    (Si ce n’est pas du dogme, ça y ressemble. Sur la question de l’avortement, il n’y a donc pas une « église intégriste/traditionnaliste » et une Eglise catholique ; elles sont une depuis toujours.)


Réponse

La volonté de l'Eglise de défendre la Vie et de condamner tout ce qui peut lui porter atteinte ne me choque pas, bien au contraire : chaque être humain est créé à l'image de Dieu et comme tel a droit d'exister au milieu des autres.
Ceci fait partie pour moi de la Foi Catholique et ne peut être remis en question.

Mais je ferais plusieurs remarques :


  • Que l'Eglise applique ce principe à toutes les formes d'atteinte à la vie :
    Pourquoi dans certains cas accepte t elle la peine de mort ?
    Pourquoi la condamnation de toute forme de guerre n'est pas prononcée de façon aussi claire ?
    N'allons pas trop chercher à quelles oeuvres de mort l'Eglise participe indirectement en tant que puissance financière par sociétés plus ou moins secrètes ou "mafias" interposées.....
    ...et oublions vite le temps des croisades,
    des guerres de religions et de l'inquisiton !!
    ........................
  • L'Eglise a ses lois, ses règles et ses sanctions puisqu'elle est un corps social...
    mais si elle n'est capable que de les rabacher les répéter et les assener automatiquement et sans discernement, elle n'a pas besoin d'être l'Eglise de Jésus-Christ : elle agit de façon primaire comme n'importe quel pouvoir en perte de vitesse !

  • Heureusement, et en particulier dans ces premieres pages de "Gaudium et Spes" (et dans bien d'autres textes)
    l'Eglise dit autre chose d'elle-même,
    se propose un autre type d'attitude :
    celle de l'écoute,
    de la prise en compte des angoisses, des misères
    vécues par les hommes et en particulier les plus pauvres :
    elle accepte d'y voir malgré tout ce qui est malade ou pervers
    le reste des traces du Dieu Créateur...
  • Dans le cas qui nous occupe et dans bien d'autres,
    où est cette écoute ?
    où sont les signes d'un partage authentique de l'angoisse et de la misère vécues dans un tel drame ?
    Quelles chances l'Eglise se donne t elle
    au delà des principes et des sanctions
    d'un message pour la Vie qui soit audible ?

  • L'indignation est générale devant ce qui se passe à Recife :
    à ne pas tenir la position qui devrait être la sienne,
    l'Eglise se disqualifie dans une région du monde où pourtant elle compte,
    et elle laisse le champ libre à n'importe quel type de réaction ou de discours en étant bien mal placée pour quelque dialogue constructif que ce soit...


Oui, j'ose l'écrire, si l'archevêque de Recife et le Cardinal Re, avaient pris quelques minutes pour lire quelques lignes de "Gaudium et Spes", je suis sûr que leur charisme épiscopal leur aurait permis de trouver une autre attitude et un autre langage, car, cela est bien vrai, même dans ce genre de drame, il est bon que l'Eglise soit présente y compris aux côté des plus pauvres et projette sur les événements une lumière qui éclaire le chemin vers la Vie.

Cordialement
Michel








Jean Pierre
Au secours! on a heurté un "récife" .... le bateau coule!



Michel

Le bateau ne coulera pas....
Mais la voie d'eau est sérieuse sur ce "recife" autrefois si accueillant !
Cordialement
Michel



Publié dans Dialogues

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Y
qui veut tant de  souffrances ?
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M
<br /> Je me demande bien !<br /> <br /> <br />
J
Au secours! on a heurté un "récife" .... le bateau coule!
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M
<br /> Le bateau ne coulera pas....<br /> Mais la voie d'eau est sérieuse sur ce "recife" autrefois si accueillant !<br /> Cordialement<br /> Michel<br /> <br /> <br />