Bonnes Manières

Publié le par MICHEL

"C'est un bon diplomate,mais il sait ce qu'il veut"...dit l'un, "C'est un homme de caractère mais il est sensible et attentif à chercher de bonnes relations"..repond l'autre...Le diplomate et cet homme qui cherche les bonnes relations ont déjeuné ensemble et "aucune assiette n'a volé"...
Ainsi donc la messe est dite..en latin bien sûr et dans l'Eglise reviennent au premier plan comme règle de conduite la diplomatie et les bonnes relations...
C'est dans ce climat que l'on vient de signer un accord en vertu duquel les catholiques qui souhaitent revenir aux pratiques de 1962 peuvent le faire...
Que s'est il passé en 1962 : 3500 évêques environ se sont réunis en concile autour du Pape, evêque de Rome : ils ont travaillé réfléchi échangé et prié ensemble pendant 3 ans et à une majorité "écrasante"ont voté des textes parmi lesquels certains ont reçu la qualification de "constitution apostolique"; ces textes ont été promulgués par le Pape pour enrichir et approfondir la mission, la vie et la pratique de l'Eglise dans le monde de ce temps.
Une minorité (à peine 1 ou 2% des évêques) s'est pratiquement opposée à toutes les reflexions et propositions mises en avant par le concile et ce blocage s'est perpétué dans les années qui ont suivi jusqu'à aboutir autour de Mgr Lefèvre à un véritable shisme..
Ces deux hommes qui ont échangé de belles manières avec diplomatie et ont fêté cette possibilité de mettre le concile entre parenthèses, qui sont ils ?
Il s'agit du Cardinal Archevêque de Bordeaux, président de la Conférence épiscopale française et comme tel chargé de faire vivre les décisions du Concile, représentant en quelque manière ce qui était la majorité des évêques au concile et d'autre part d'un ecclésiastique dissident et deux de ses compagnons qui depuis la fin du Concile n'ont jamais cessé d'en tourner les décisions en dérision et représentant les 1 ou 2% d'opposants dans l'assemblée Conciliaire...
Il est bien précisé que les salaires de ces deux ecclésiastiques sont pris en charge par le diocèse du cardinal et que le denier du culte et les quêtes collectées par les dissidents seront reversées à l'économat diocésain...
Bien sûr, cet article du "Sud-Ouest" se conclue par une "bonne parole" : "que tous soient un pour que le monde croie"..

Il est à craindre pourtant que cette citation ne soit au bord du sacrilège ! Et la question se pose de savoir si elle ne vient pas "couvrir" un certain nombre de récupérations de la Foi, du Concile, de la Mission d'Evangélisation de l'Eglise...
Derrière ces bonnes manières et arrangements diplomatique en effet n'y a t il pas ?

- Une récupération sociologique : ce sont de bons bourgeois traditionnels ou aristocrates qui reviennent imposer à toute l'Eglise leurs modes de vie...et leur personnel comme en témoigne par exemple la récente nomination du directeur national de l'enseignement catholique .
- Une récupération idéologique : comme le soulignait le Père Rouet, vicaire général de Bordeaux dans la croix, c'est une volonté d'imposer dans l'Eglise une vision "maurassienne", souvent d'extrême droite et d'instrumentaliser l'Eglise aux fins d'une propagande qui ne dit pas son nom.
- Une récupération matérielle et financière : beaucoup de diocèses de france sont aux abois sur le plan financier et quelques évêques s'en arrachent les cheveux : la prise encharge du salaire de quelques prêtres intégristes n'est rien à côté de la manne que constitue le potentiel financièr de leurs troupes qu'ils savent si bien mobiliser.
- Une récupération d'image et de visibilité : le clergé français est vieillissant et la relève manque : tout le monde le sait dans l'Eglise et en souffre, à commencer par les premiers intéressés : la question posée est lourde de remises en question necessaires ! C'est tellement plus simple de faire appel à ces légions de jeunes intégristes en soutane et col romain soigneusement formatées dans un système archaïque et replié sur soi !

Sans doute on pourrait encore décliner le thème de la récupération...Récupération par l'"avoir", le "pouvoir" et le "savoir" !Mais ici on ne cherche ni à dénigrer ni à détruire et surtout pas en tirant à bout portant sur une ambulance..
La vraie question est de savoir où donc se trouve la seule Eglise possible, l'Eglise servante et pauvre du Concile, attentive aux "signes des temps" à leur compréhension, à leur message propre à enrichir une tradition séculaire qui ne peut jamais être figée ?

Où s'exprime donc la mission confiée aux Apôtres d'Evangéliser, de transformer l'appétit de pouvoir en "service", la sécurité des savoirs en "écoute", la cupidité des avoirs en "partage" ?

Dans ces pages quelquefois dures et sans complaisance (sans diplomatie ni bonnes manièreres) nous essaierons de répondre à ces questions avec tous ceux qui souhaiteront apporter leur pierre...Le Virtuel mettra peut être ainsi en évidence quelques réalités bien réeelles !

Publié dans Vie de l'Eglise

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